Depuis novembre dernier, le Bénin est la cible des attaques terroristes dans le nord. La dernière en date, est celle enregistrée à Porga où les forces armées béninoises ont repoussé les assauts de l’ennemi. Sur la question liée au terrorisme dans la sous-région en général et au Bénin en particulier, l’expert et membre du Réseau d’Expertise des Nations Unies sur les Réformes de la Sécurité, Oswald Padonou a décrit les trois modes d’enrôlement des jihadistes.
Des Béninois sont enrôlés dans des groupes terroristes depuis 2012. C’est du moins ce qu’a fait savoir l’expert Oswald Padonou. Même s’il pense que le Bénin n’est pas épargné de ces recrutements qui se font, il estime tout de même que le phénomène n’a pas encore gagné du territoire en tant que tel comparativement aux autres pays de l’Afrique. » Depuis 2012, 2013, il y avait déjà quelques Béninois enrôlés dans des groupes terroristes qui opéraient au Mali, au Niger. L’enrôlement direct sur notre territoire est difficile. On a la chance d’avoir un pays dans lequel il y a la présence de l’Etat. Mais le Bénin n’est pas pour autant complètement à l’abri », a-t-il déclaré au micro de Eden TV.
Dans son développement, il a fait cas des trois principaux niveaux de recrutement dans les groupes armés jihadistes » Il y a les radicalisés de la première heure. Il s’agit de ceux qui proviennent d’anciens groupes et de gangs qui combattent déjà.
Le deuxième niveau regroupe ceux qui ne sont pas forcément convaincus par le discours des djihadistes, mais intègrent les groupes armés par nécessité. Cette adhésion leur permet de protéger leurs familles et biens. Le troisième niveau de recrutement concerne des gens frustrés par des bavures et autres agissements crapuleux commis par des forces de défense nationale », a dévoilé Oswald Padonou.
Aux gouvernants, il demande de prendre des mesures d’anticipation afin de réduire la menace. Certes il salue les efforts de l’État béninois, mais souhaite qu’on équipe les soldats avec des armes de dernière génération. Profitant de son passage, il a invité les collectivités territoriales à jouer leur partition surtout en ce qui concerne la sensibilisation des populations.