Deux ans après sa descente en Ligue 2, le club retrouvera l’an prochain l’élite du football français après sa victoire contre Niort (2-0), lundi. En attendant, les joueurs de Philippe Montanier visent le titre.
Des supporteurs envahissent la pelouse du Stadium après le succès (2-0) contre Niort, synonyme de retour en Ligue 1, à Toulouse, le 25 avril 2022. VALENTINE CHAPUIS / AFP
Devant 24 209 spectateurs, le Toulouse Football Club (TFC) s’est défait des Chamois niortais (2-0), lundi 25 avril, dans une ambiance de fête totale, ponctuée par des chants nourris et un envahissement du terrain au coup de sifflet final. Un succès qui permet non seulement d’obtenir la promotion dans l’élite, mais qui entrouvre aussi la course au titre, avec huit points d’avance sur Ajaccio et onze sur Auxerre, respectivement deuxième et troisième. A trois journées de la fin du championnat, il ne manque qu’une victoire aux Violets pour s’offrir le titre, un match nul contre Rodez (lundi 2 mai) pourrait même suffire (grâce à la différence de buts). Ajaccio, en revanche, est condamné à tout gagner.
C’est la deuxième fois que le TFC parvient à remonter dans l’élite sans (trop) perdre de temps : après sa rétrogradation administrative en National en 2001, le club toulousain, alors racheté par Olivier Sadran, avait enchaîné deux montées successives. L’ère Sadran avait connu un triste épilogue avec la relégation au printemps 2020, à l’issue d’un exercice cauchemardesque (trois victoires seulement en vingt-huit matchs), interrompu avant son terme par la pandémie de Covid-19. L’ancien propriétaire avait décidé dans la foulée de vendre le club au fonds d’investissement américain RedBird Capital, arrivé à Toulouse avec de grandes ambitions.
Jouer le « top 6-8 » en Ligue 1
« Toulouse est un club de Ligue 1 en Ligue 2 », ne cesse de répéter depuis le nouveau président, Damien Comolli, homme de confiance des propriétaires américains. Il aura mis deux ans pour tenir sa promesse, après avoir échoué la saison dernière à faire remonter immédiatement le « Téfécé », battu par Nantes en barrages d’accession (1-2, 1-0).
Ce retour dans l’élite est aussi un succès personnel pour l’entraîneur, Philippe Montanier (57 ans), gardien du club entre 1994 et 1997, qui avait déjà fait monter Boulogne-sur-Mer en Ligue 1 en 2009. Le plus gros budget de Lgiue 2 (20 millions d’euros environ) s’est appuyé cette saison sur une attaque de feu, la meilleure de l’histoire du championnat depuis l’instauration de la poule unique en 1993-1994, avec déjà quatre-vingts buts en trente-cinq matchs.
Quel rôle compte-t-il jouer ensuite à l’étage supérieur ? « Il n’y a pas de raison qu’on ne soit pas en haut du classement de la Ligue 1. Je ne parle pas de places européennes, mais du top 6-8 », avait annoncé le président Comolli lors de sa prise de fonctions.
Les propriétaires américains ont l’intention de mettre la main à la poche pour la Ligue 1 et le budget devrait connaître une hausse très nette. La priorité sera de conserver les joueurs-clés, dont le milieu de terrain néerlandais Branco van den Boomen, figure de proue de ces Violets si séduisants. Formé à l’Ajax et acheté 350 000 euros à De Graafschap (D2 hollandaise), il y a deux ans, il compte déjà vingt passes décisives et douze buts à son actif. Des performances qui attirent naturellement les convoitises.
Un effectif à solidifier
Actuel meilleur buteur de Ligue 2 avec vingt réalisations, l’Anglais Rhys Healey pourrait également être très demandé, tandis que les jeunes pousses formées au club (les défenseurs Bafodé Diakité et Anthony Rouault, le milieu de terrain Nathan Ngoumou) devraient être précieusement gardées par les dirigeants.
Bien décidé à assumer ses nouveaux objectifs, Toulouse, fort d’un véritable engouement populaire depuis deux ans, devrait ensuite se montrer assez actif sur le marché des transferts, avec plusieurs postes à renforcer (arrière gauche, milieu, défenseur central). En continuant de s’appuyer sur la data, l’une des grandes réussites de la nouvelle direction, avec les signatures de nombreux joueurs inconnus à leur arrivée et très performants depuis, comme les défenseurs danois Rasmus Nicolaisen (25 ans) et Mikkel Desler (27 ans), les attaquants japonais Ado Onaiwu (26 ans) et brésilien Ratao (26 ans), ou le milieu australien Denis Genreau (22 ans).