Pour une meilleure lutte contre la corruption, le gouvernement ivoirien auditionne les structures étatiques de son pays. Après l’audit du ministère des eaux et forêts, l’ancien ministre semble être emballé par une gestion mal faite.
En effet, selon nos informations, cet audit, lancé le 23 février, était encore en cours au moment où Alassane Ouattara a décidé de se séparer d’Alain-Richard Donwahi, remplacé le 20 avril par l’ancien ministre de l’Hydraulique, Laurent Tchagba alors que l’Inspection générale d’État (IGE) en avait néanmoins déjà transmis les premiers éléments au président.
Vaste trafic de bois
Quelle est la goutte d’eau ayant fait déborder le vase ? Suite à l’audition de plusieurs membres du ministère, des agents des Eaux et Forêts ainsi que des exploitants forestiers, L’IGE s’est aussi intéressée à la gestion du zoo d’Abidjan, qui a rouvert fin 2021. L’enquête a été confiée à Germain N’Dri Koffi, maire de Tiébissou, pourtant proche de Donwahi.
Ces investigations ont été lancées à la demande d’Alassane Ouattara après qu’un vaste trafic de bois impliquant des membres du cabinet d’Alain-Richard Donwahi a été démantelé. En novembre 2021, plusieurs personnes suspectées ont d’ailleurs été interpellées. Ibrahim Lakiss, un exploitant de bois d’origine libanaise dont les liens avec l’ex-ministre posent de nombreuses questions.
« Photocopie » en coulisses
Initiée par l’Unité de lutte contre la grande criminalité (ULGC), l’enquête a d’abord été confiée au pôle pénal économique et financier du tribunal de première instance d’Abidjan. La Cour de cassation s’est ensuite saisie du dossier en janvier afin d’entendre Youssouf Traoré, le chef de cabinet de Donwahi, jusque-là protégé par l’immunité de son grade de préfet.
Le dossier est suivi de près par Téné Birahima Ouattara, le ministre de la Défense et frère cadet du président. Nommé aux Eaux et forêts en juillet 2017, Alain-Richard Donwahi avait avant cela officié à la Défense. Il avait déjà, à l’époque, été épinglé pour sa gestion du ministère