Une nouvelle publication suggère que les enfants de mères sportives auraient de meilleurs résultats aux tests cognitifs et de langage. Un bénéfice de plus du sport chez les femmes enceintes.
Dix mille pas et plus. Faire du sport pendant la grossesse pour stimuler les capacités intellectuelles du futur bébé ? Une étude randomisée menée au Brésil et publiée récemment dans une revue spécialisée, le Journal of Physical Activity and Health, suggère qu’un programme d’activité physique (AP) chez des femmes enceintes donne un coup de pouce au développement du langage et des capacités cognitives de leurs enfants.
Comme aux autres moments de l’existence, les bénéfices d’une AP régulière pendant la grossesse sont de plus en plus étayés, et cela fait en quelque sorte coup double, puisqu’ils concernent à la fois la future mère et son petit.
S’agissant en particulier du neurodéveloppement, des revues de littérature ont déjà évoqué des effets notamment sur le langage, mais elles se fondaient principalement sur des études d’observation, moins solides sur le plan épidémiologique que des essais évaluant les effets d’une intervention dans un groupe comparativement à un groupe témoin.Lire aussi : Quiz : testez vos connaissances sur la santé
« Un gain de trois points de QI »
Otavio Amaral de Andrade Leao (université de Pelotas, Brésil) et ses collègues ont enrôlé 424 femmes enceintes, entre seize et vingt semaines de grossesse, en bonne santé, participant à une cohorte (Pelotas Birth Cohort Study). Pendant seize semaines, 141 d’entre elles ont bénéficié de trois séances hebdomadaires d’une heure, avec des exercices d’aérobie (tapis roulant ou vélo stationnaire) et de renforcement musculaire. Comparés aux enfants des femmes du groupe témoin, ceux des mères « sportives » ont obtenu un meilleur score aux tests langagiers et cognitifs à 2 et 4 ans, alors qu’il n’y avait pas de différence à 1 an. L’amélioration était limitée, mais statistiquement significative, note l’équipe brésilienne qui souligne par ailleurs que l’AP pendant la grossesse n’a eu aucun effet délétère sur le neurodéveloppement.
« En termes d’ampleur d’effet concernant le langage, c’est modeste, l’équivalent d’un gain de trois points de QI, commente le neuropédiatre David Germanaud (CEA). Il faut aussi bien garder en tête que ces bénéfices potentiels sont à l’échelle d’une population et non individuels, mais ces résultats seraient cohérents avec d’autres, comme une réduction du risque de diabète gestationnel. »
Le docteur Germanaud souligne toutefois certaines limites de l’étude : ainsi, les femmes qui y ont participé ne sont pas représentatives de la population générale, un nombre important a abandonné le programme en cours de route, la significativité de certains résultats est limite.